Refonder l’espoir à gauche

Publié le par Le blog de la Gauche Anticapitaliste du Tarn & Garonne

Refonder l’espoir à gauche

Le verdict des municipales est sans appel: c’est un désaveu historique pour le Parti Socialiste au gouvernement. L’électorat de gauche s’est abstenu massivement, et c’est la droite et l’extrême-droite qui tirent profit dans les urnes de leur mobilisation, dans la rue ces deux dernières années.

Jamais on a enregistré l'expression d'une telle défiance par l'électorat de gauche, défiance qui touche aussi la gauche radicale et critique.

Le Front de gauche a pu résister pendant ces deux années à la dérive libérale. Mais pas assez uni, notamment aux municipales, il n'a pas encore réussi à incarner à l'échelle nationale l'alternative politique apte changer les rapports de forces à gauche. Mais rien n’est inéluctable, la crise politique ouvre la possibilité d'un plus large rassemblement pour une gauche sociale, solidaire et écologiste, indépendante de la politique gouvernementale.

La réponse de Hollande au désaveu de sa politique, c’est de donner un coup de barre à droite avec la nomination de Manuel Valls, qui incarne l'aile droite du PS, une politique libérale combinée à une posture autoritaire et sécuritaire. Il réaffirme le «pacte de stabilité» comme la pierre angulaire de la politique du gouvernement : 30 milliards d’euros en moins de cotisations patronales, 50 milliards d’économies sur le dos des services publics, des collectivités locales, menace pour l’avenir de la protection sociale.

Cette généralisation de l'austérité peut provoquer prise de conscience et rupture à gauche.

EELV a décidé de ne pas participer au gouvernement, au PS des voix s'élèvent parmi les députés et des dirigeants, critiquant cette politique. Le gouvernement, craignant sa propre majorité, n’ose même plus soumettre le «pacte» au vote de l’assemblée et le fait passer dans la déclaration générale d’investiture de Manuel Valls. Ceux qui veulent agir à gauche ne peuvent apporter leur soutien et voter la «confiance» à une telle orientation gouvernementale.

Il faut maintenant provoquer la construction de convergences entre les forces politiques et les acteurs sociaux. La marche du 12 avril peut être le signal d’un début de reconquête politique. Elle doit redonner confiance et montrer le chemin de la résistance. Des secteurs du mouvement syndical et social commencent à envisager un front commun.

La crise politique qui s'amplifie impose d'ouvrir sérieusement les discussions entre le Front de gauche, EELV et les gauches du PS, pour créer les conditions d'une majorité de gauche alternative. On doit proposer et opposer à la politique du gouvernement des solutions alternatives : refuser le pacte, désobéir aux traités européens, contrôler le système bancaire, engager une révolution fiscale et une transition écologique, investir dans les services publics, augmenter les revenus du travail. Et en finir avec cette 5ème république anti-démocratique.

Les élections européennes seront décisives. Devant le danger de voir droite et extrême-droite amplifier leur succès, il est indispensable d’amplifier l’expression d’une gauche alternative anti-austéritaire, en France et en Europe. Pour refonder l’espoir d’une issue politique afin de sortir de cette crise qui n’en finit pas.

Éditorial du bulletin «Ensemble» du mois d'avril.

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