Lettre au directeur de la DDCSPP

Publié le par Le blog de la Gauche Anticapitaliste du Tarn & Garonne

Lettre au directeur de la DDCSPP

Monsieur le directeur de la DDCSPP

L’année dernière, le vendredi 9 mars 2012 nous nous étions rencontrés, accompagnés d’une centaine de militants associatifs, syndicaux et politiques pour vous alerter sur les insuffisances criantes en matière d’accueil et d’hébergement.

Notre délégation avait fait le constat des problématiques rencontrées et mis en évidence le profond décalage entre la réalité de terrain et la lettre de Monsieur Le Préfet aux organisations laissant entendre qu’il y avait excédent de places d’hébergement.

Notre délégation vous avez notamment alerté sur :

- L’impossibilité de couvrir les besoins tant en accueil, qu’en hébergement de jour comme de nuit.

- Un système de réservation trop contraignant

- Les horaires de fermeture trop matinaux du 115 avec l’obligation de renvoyer tout le monde à la rue dés 8h !

- Les difficultés engendrées par la fermeture de la plateforme d’accueil avec un décalage croissant entre la connaissance des besoins et la réalité du terrain.

Notre délégation avait également dénoncé la brutalité du Gouvernement précédent qui s’appuyait sur une politique du chiffre pour nier la réalité de vie de ces familles, les plonger dans des conditions de vie indignes, au mépris des lois fondamentales des Droits de l’Homme.

Vous nous aviez, Monsieur le Directeur, longuement et pédagogiquement rappelé :

- Quel était le dispositif mis en place pour répondre aux besoins d’hébergement.

- Qu’en tant que Directeur votre rôle était de mettre en application la politique sociale définie par le gouvernement et, vous nous assuriez faire pour le mieux avec vos moyens.

- Que vous partagiez, quand-même, notre constat que les dispositifs proposés n’étaient pas suffisants.

Qu’en est-il aujourd’hui, Monsieur le Directeur ?

Force est de constater que les choses n’ont pas beaucoup changé ; la trêve hivernale terminée, les personnes sont jetées à la rue !

Nous vous avions mis en garde, Monsieur le Directeur, que, si nous nous retrouvions dans les mêmes conditions, nous reviendrions avec les familles.>

Aujourd’hui, Monsieur le Directeur, nous vous présentons ces familles afin que vous les rencontriez, que vous puissiez regarder ces parents et ces enfants, et que vous leur expliquiez que, notre pays, la France, 5ème puissance du monde, n’a pas les moyens de leur trouver un hébergement le temps que l’administration statue sur leurs dossiers !

Aujourd’hui, Monsieur le Directeur, nous avons accompagné ces familles pour qu’elles vous racontent comment vivre à 7 dans une voiture, comment empêcher qu’un enfant de 6 mois meure de froid quand il passe ses nuits au fond d’un jardin public !

Aujourd’hui, Monsieur le Directeur, nous vous demandons de rappeler à Monsieur Le Préfet qu’en tant que garant de l’ordre public, il doit faire respecter le droit commun à savoir l’article L 345-2-2 du code de l’action sociale et des familles qui s’applique à cette situation : « Toute personne en situation de détresse médicale, psychique et sociale a accès, à tout moment à un dispositif d’hébergement d’urgence ».

Aujourd’hui, Monsieur le Directeur, nous vous demandons de rappeler à Monsieur Le Préfet que les associations ne peuvent plus pallier les carences et les désengagements des services de l’état, et qu’il doit prendre les mesures pour régler au plus vite ces situations.

Aujourd’hui, Monsieur le Directeur, nous ne pourrons nous contenter de vagues promesses ou d’hypothétiques engagements. Nous attendons des réponses concrètes et donc des propositions d'hébergement d'urgence. Nous sommes enfin, comme l’année dernière, toujours disponibles pour une rencontre, une table ronde, peu importe la forme, avec Monsieur le Préfet de Tarn et Garonne.

Pour l'ensemble des organisations - Resf 82 - Montauban, le 8 avril 2013

* DDCSPP : direction départementale de la cohésion sociale et de la protection des populations

Lettre au directeur de la DDCSPP

« Celui qui combat peut perdre, mais celui qui ne combat pas a déjà perdu. » Bertolt Brecht

Après une journée d'occupation des locaux de la DDCSPP et deux entrevues avec son directeur, les deux familles seront enfin accueillies jusqu'à l'examen de leurs dossiers respectivement fin avril et début mai. L'une séjournera à Moissac et l'autre sur Montauban.

Nous vous ferons un résumé plus long et plus précis d'ici quelques jours.

Cependant, et en tant que citoyen(ne)s, femmes ou hommes, militant(e)s de gauche, nous dénonçons avec force et colère, le traitement inhumain et cruel que les pouvoirs publics font subir à des familles en grandes difficultés.

Nous condamnons les services de la préfecture du LOT qui ont chassé ces familles avec comme seul document, une photocopie comportant le numéro de téléphone (payant) de la préfecture du TARN & GARONNE.

L'humanité n'a pas de frontière. Ne pas être français ne fait pas de vous un sous-homme!

Laisser à la rue des enfants en bas age, des personnes âgées n'est pas digne d'un pays comme la France, patrie des soit disant droit de l'Homme.

Cela est indigne d'un gouvernement qui se proclame socialiste et qui s'affiche comme de gauche. C'est une honte, une tâche indélébile.

S.T le 8 avril 2013.