Emploi : LeParisien.fr dresse la carte la plus déprimante de la rentrée

Publié le par Gauche Anticapitaliste Tarn & Garonne

Emploi : LeParisien.fr dresse la carte la plus déprimante de la rentrée

En tout, ce sont 98 entreprises concernées par un plan social qui ont été recensées par le site LeParisien.fr, réparties dans 26 secteurs d’activités.

Une collection de mauvaises nouvelles qu'on peut parcourir ici.

Emploi : LeParisien.fr dresse la carte la plus déprimante de la rentrée

Les jeunes méritent mieux que les emplois d’avenir de M. Sapin !

Les contrats aidés : 80 contrats et 35 ans d’échecs de politique de l’emploi des jeunes

Face à un chômage des jeunes qui atteint aujourd’hui 25%, le gouvernement Hollande-Ayrault vient de réinstaurer un dispositif spécifique visant à favoriser l’insertion professionnelle des jeunes. Ce nouveau type de contrat aidé s’insère dans la longue lignée des TUC, CES, contrats jeunes, contrats uniques d’insertion qui ont cassé la stabilité de nos emplois et de nos vies. Pour tous ces contrats, l'employeur reçoit une aide financière de l'État. Ils sont censés favoriser l'insertion dans l'emploi de catégories de personnes défavorisées. Selon la Cour des comptes, ces dispositifs poursuivent deux objectifs difficilement conciliables : répondre à l’insertion professionnelle de certaines catégories de la population, et lutter contre le chômage en période de basse conjoncture.

De fait, ces contrats ne font finalement qu’institutionnaliser un sous-statut salarial pour certaines couches de la population et créer des effets d’aubaine pour les entreprises. Ainsi à l’heure du bilan des emplois jeunes de Jospin, le Centre d’étude de l’emploi constate des inégalités salariales persistantes pour les jeunes ayant bénéficié de ces contrats. De même alors que ces emplois étaient subventionnés par l'État à hauteur de 80%, 38% des jeunes se retrouvaient au chômage immédiatement après. Ainsi, dans le passé, ces emplois ont été loin d’instaurer une baisse durable du chômage des jeunes. Par contre, pour les entreprises, l’effet d’aubaine a été total : les exonérations de charges liés aux contrats aidés atteignaient 7,1 milliards d'euros en 2001.

Les contrats d’avenir ou la fausse bonne idée !

Les emplois d’avenir du gouvernement Ayrault sont des Contrats unique d’insertion (contrats précaires, plus simples à résilier qu’un CDD ou un CDI), d’une durée d'un à trois ans, destinés aux jeunes en difficulté sans diplôme, concentrés sur des secteurs d’avenir (filières vertes, social, …) et majoritairement non marchands (mais ils ne peuvent être utilisés par l'État) et dont le salaire serait pris en charge à 75% par l'État.

Cette mesure aura pour conséquence la baisse provisoire du chômage des jeunes avec la création de 150 000 emplois, ce qui aura bien évidemment des répercussions positives sur les statistiques. Mais, dans la réalité, comme pour les emplois jeunes, au-delà des statistiques, ces emplois ne permettront pas de résoudre le problème du chômage. Il y a fort à parier qu'ils ne déboucheront pas sur une embauche en CDI ou qu’ils viendront remplacer des embauches déjà prévues. La participation de l'État à hauteur de 75% sans condition ressemble même à une invitation pour les employeurs d'enchaîner les contrats d’avenir. Sortir de la crise ne passe pas par le financement sur fonds publics de contrats précaires pour les jeunes.

Les emplois d’avenir posent ainsi différents problèmes. Ils ne garantissent pas une insertion durable dans l’emploi : il faudrait pour cela imposer des contrats en CDI. Ils ne s’attaquent pas au problème des effets d’aubaine : il faudrait pour cela les limiter aux secteurs non marchands ou à la création de nouveaux emplois dans l’entreprise.

Plus généralement, ces contrats viennent renforcer la logique libérale qui consiste à dire que le problème du chômage est dû à un manque de flexibilité, que les jeunes doivent en passer par une période de galère avant de trouver un job stable et reconnu. Nous sommes loin d’une politique à la hauteur de l’engagement annoncé de François Hollande en faveur des jeunes et de l’emploi.

Un plan d’urgence pour faire de la jeunesse une priorité

Alors que 40% des jeunes sans diplôme sont au chômage, le gouvernement ne prévoyait même pas de volet formation aux emplois d’avenir. Les amendements des députés du Front de gauche ont ainsi permis d’en introduire un et de mettre le doigt sur le fait que c’est bien la question des diplômes qui est au cœur du chômage des jeunes. Cette avancée modeste justifiait-elle pour autant un vote favorable à un dispositif qui demeure largement très critiquable ?

Lutter contre le chômage des jeunes passe par investir dans des formations publiques gratuites et de qualité accessibles à tous et reconnues dans les conventions collectives.

Et ce ne sont sûrement pas les emplois d’avenir de type professeurs qui vont permettre cela. Ces étudiants non formés devront remplacer les postes manquant dans l’Éducation nationale devront concilier études et travail. L’urgence face au chômage des jeunes, c’est bien avant tout des embauches massives dans l’Éducation nationale et un véritable statut social pour pouvoir étudier et se former sans contraintes financières ou parentales. Avec les dérisoires 1000 postes créés en urgence dans l’éducation pour cette rentrée, et l’annonce de la mise en place d’une allocation d’études universelle sous conditions de ressources, autant dire une refonte des bourses, nous sommes bien loin du compte. C’est ce que les jeunes attendent du gouvernement Ayrault et c’est bien plus qu’un colmatage précaire.

Romain Luberne

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Le 30 septembre, première étape contre le traité et l'austérité !

Alors que le chiffre officiel du chômage est supérieur à 3 millions, alors que les promesses pour l'Éducation nationale et les créations de poste ne couvrent même pas les besoins pour cette rentrée, alors que « notre santé est en danger », avec l'annonce de nouvelles fermetures de services dans des hôpitaux et maternités, les parlementaires s'apprêtent à graver l'austérité dans le marbre.

Ratifier le traité, ce n'est rien d'autre que se lier les mains, s'empêcher d'intervenir dans les secteurs où ce serait pourtant nécessaire. Investir dans les énergies renouvelables ? Mettre les logements aux normes pour des économies d'énergie ? Créer des emplois pour la petite enfance, la dépendance... ? Impossible, notre dette est déjà trop élevée et le traité nous imposera de ne pas dépasser un déséquilibre budgétaire supérieur à 0,5% du PIB.

Malgré les promesses d'Hollande de le renégocier, le traité n'est rien d'autre que celui que voulaient imposer Merkozy. La concession consistant en un investissement européen pour la croissance de 120 milliards d'euros n'est que de la poudre aux yeux pour faire croire que ce traité est dorénavant acceptable. Mais il s'agit pour la plus grande part d'un redéploiement d'investissements qui étaient déjà programmés d'ici 2014.

La contestation monte

La manifestation du 30 septembre doit être un succès. C’est sur sa réussite, comme premier rendez-vous d’une mobilisation au long cours, que se joue la rentrée sociale. Déjà, plus de 50 organisations associatives, syndicales et politiques appellent à y participer. Les comités pour un audit citoyen de la dette se relancent et mobilisent largement pour cette manifestation.

Samedi 22 septembre, le conseil national d'Europe Écologie Les Verts s’est prononcé à 70% contre la ratification. EÉLV est dans une situation délicate, revendiquant son appartenance à la majorité parlementaire, s’engageant à ne pas refuser la loi organique et à voter le budget 2013 ! Mais qu’importe, cela exacerbe encore les contradictions au sein du gouvernement, avec la possibilité que s’ouvre une réelle crise politique. Le front commun UMP-PS est fragilisé, et le PS est incapable de défendre le traité, d’autant qu’une vingtaine de députés du PS ont également déclaré leur désaccord. C'est insuffisant et on ne sait pas encore comment voteront les députés EÉLV. Mais nous devons tout faire pour nous engouffrer dans cette brèche et porter le rejet du traité.

Le gouvernement prend conscience du danger et ce d'autant plus que les cotes de popularité d'Hollande et de son Premier ministre sont en chute libre. Dans un entretien à Mediapart, Jean-Marc Ayrault menace : « Je le dis à ceux qui nous reprochent de ne pas avoir obtenu assez, notamment à une partie de la gauche. Qu’ils disent tout haut ce qu’ils pensent tout bas ! Pour l’instant, ils n’osent le dire car ils savent que l’opinion ne les suivrait pas. La conséquence logique de leur démarche, c'est la sortie de l'euro! »

On croirait entendre les ultimatums fait au peuple grec pour le convaincre de ne pas voter pour Syriza en juin dernier !

Il ne s'agit pas de sortir de l'euro mais de refuser cette austérité qui fera payer la crise aux populations et en premier lieu aux plus fragiles.

Comme au Portugal, faisons-nous entendre

Les délais pour la ratification sont volontairement courts et la loi devrait être portée à l'Assemblée début octobre. Pour autant, rien n'est joué.

Alors que le 7 septembre, le gouvernement portugais avait voulu imposer une augmentation de 7% de l’ensemble des cotisations sociales à touTEs les travailleurEs tout en réduisant de 5,75% celles des entreprises, la mobilisation l'a fait reculer. Le samedi 22 septembre après une réunion du Conseil d'État en présence du président et encerclée par des manifestants en colère, le Premier ministre Passos Coelho a été forcé de battre en retraite et a annoncé qu’il chercherait des « alternatives ».

La mobilisation peut faire reculer le gouvernement à condition que la manifestation du 30 soit massive est qu'elle soit suivie d'autres mobilisations, dans le cadre du front le plus large contre l’austérité.

Toutes et tous ensemble, prenons la rue le 30 septembre prochain.

Dominique Angelini

Emploi : LeParisien.fr dresse la carte la plus déprimante de la rentrée

Publié dans economie

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