Grèce : croissance du parti fasciste Aube dorée....

Publié le par Le blog de la Gauche Anticapitaliste du Tarn & Garonne

Grèce : croissance du parti fasciste Aube dorée....

Ce n’était pas seulement que leurs symboles ressemblaient à des croix gammées. Ou que des milliers de drapeaux grecs remplissaient le carré de marbre au pied de l’Acropole. Ou qu’ils célébraient le 560e anniversaire de la chute de Constantinople (29 mai).

C’était le fait qu’ils étaient si nombreux. Des hommes et des femmes en colère qui criaient furieusement «La Grèce appartient aux Grecs» au cœur de l’antique Athènes, au point que des touristes – certains abasourdis, certains choqués – ont regardé ou ont fui à la vue de l’arrivée des néonazis.

«Maintenant, nous sommes des milliers», tonna Nikos Michaloliakos, le mathématicien à lunettes qui mène l’extrême droite de Grèce, Aube dorée. «Vive la victoire!»

Comme les soldats sur lesquels ils prennent modèle, les Grecs qui souscrivent à l’ultranationalisme, au dogme néofasciste de l’Aube dorée sont les premiers à dire qu’ils sont en guerre. Cette semaine, alors que le gouvernement de coalition d’Antonis Samaras [Nouvelle Démocratie] se débattait pour contenir une escalade de la crise à propos des efforts visant à freiner les extrémistes [«débat» et propositions de loi sur le thème du racisme et de l’antiracisme], ce sont eux qui semblaient gagner cette guerre.

Dans le contexte d’une augmentation spectaculaire des attaques contre les immigrés imputées aux néonazis, l’alliance au pouvoir de ce pays dévasté par la dette [et par les plans d’austérité] est sous une pression sans précédent pour réprimer les agressions à caractère raciste. Une législation appelant à une interdiction des partis considérés comme provoquant une telle violence a été proposée par deux partenaires juniors de «gauche» [Dimar: Gauche indépendante et le Pasok: social-démocrate] du premier ministre Samaras en mai. Affirmant que celle-ci aboutirait à «victimiser» Aube dorée, qui détient 18 postes de députés sur 300 au parlement, les groupes conservateurs ont rejeté la semaine dernière le projet de loi, le qualifiant de contre-productif. Le vendredi 31 mai, ils ont proposé leur propre loi, moins punitive.

Alors que le parlement s’apprête à débattre de la meilleure façon d’appliquer une législation apte à endiguer le phénomène – des mesures qui ont inopinément électrifié la scène politique – l’extrême droite est en plein essor, sachant que, dans un pays ébranlé par les maux jumeaux de l’austérité et du désespoir, ce sont eux qui sont dans une phase ascendante. Depuis les élections de l’année dernière, l’attrait pour Aube dorée a presque doublé, avec des sondages successifs montrant un soutien compris entre 11% et 12% pour les néofascistes. Des sociétés privées de sondage reconnaissent que, comme la troisième et la plus dynamique force politique de la Grèce, ce mouvement pourrait recueillir jusqu’à 15% des voix aux élections locales l’année prochaine.

«Il est faux de croire qu’ils sont un phénomène éphémère», a déclaré le professeur Dimitris Kerides, qui enseigne les sciences politiques à l’Université Panteion d’Athènes. «Ils ne sont pas seulement un produit de la crise économique de ce pays. Il y a quelque chose de malade dans la société grecque qu’Aube dorée exprime», a-t-il ajouté, se référant à l’augmentation des banques de sang et des rassemblements alimentaires pour «les Grecs seulement» organisés par les extrémistes. «Ils sont là pour rester. Et à partir de 2014, ils vont être partout, avec l’accès aux ressources de l’Etat, car, à coup sûr, ils vont gagner des sièges aux élections municipales et, dans certaines villes, des mairies

Enhardis par le succès, les néonazis sont devenus de plus en plus visibles. A travers la Grèce, des sections du parti ont été ouvertes à un rythme record, avec des adhérents recrutés activement dans les écoles. Dans les villages, les partisans vêtus de noir, arborant fièrement l’insigne du parti, se sont multipliés; et dans le sud du Péloponnèse, traditionnellement un bastion de la droite, des graffitis d’Aube dorée sont gribouillés sur les routes et même sur les rochers qui parsèment le paysage des stations balnéaires et des sites archéologiques.

La violence à caractère raciste a explosé à un point tel que les responsables européens ont fustigé la Grèce pour n’avoir pas pris les mesures adéquates. Nils Muiznieks, le commissaire européen aux Droits de l’homme, s’est récemment senti obligé de souligner que la démocratie était en danger dans le berceau de la démocratie en raison de «la recrudescence des crimes haineux et d’une réponse insuffisante de l’Etat». Il est vital, a-t-il dit, que les lois antiracistes nationales et internationales soient appliquées pour réprimer les violences «reliées à des membres ou sympathisants, et y compris des parlementaires, du parti néonazi Aube dorée».

La police grecque et le système judiciaire– qui ont tous deux été accusés de collusion avec les extrémistes – devraient également être réformés, a-t-il dit.

Indice de la croissante emprise politique de l’extrême droite, les conservateurs craignent que la législation proposée par leurs partenaires de «gauche» n’aille encore leur aliéner les électeurs traditionnels qui ont migré vers Aube dorée par dégoût pour l’establishment politique critiqué pour la crise du pays. La hausse spectaculaire du parti a été attribuée, en partie, à des transfuges de l’Eglise orthodoxe grecque et de l’armée.

«Il s’agit d’un véritable désastre», a déclaré Dimitris Psarras, journaliste d’investigation qui a suivi le groupe depuis ses débuts à la chute du régime militaire en 1974. «Même si la loi est adoptée, le message qui est véhiculé est que la démocratie est divisée, ne sachant quoi faire face à cette menace néonazie.» Pendant trop longtemps, a déclaré Psarras, les Grecs ont regardé avec complaisance comment le groupe d’extrême droite se renforçait.

Tout comme dans l’Allemagne de Weimar, lorsque le Parti national-socialiste des travailleurs allemands d’Hitler est sorti de l’obscurité, les opposants sont restés étrangement calmes [1]. Jusqu’à la semaine dernière, lorsque le poète Nanos Valaoritis, âgé de 92 ans, s’est alarmé du fait qu’Aube dorée «avait toutes les caractéristiques du parti qui a conduit l’Allemagne à la destruction», peu dans l’élite politique et intellectuelle de la Grèce était prête à affronter les extrémistes.

L’absence de débat public a ajouté à la mystique d’une organisation dont le fonctionnement reste opaque. Les médias locaux n’ont pas relaté l’histoire réelle d’Aube dorée. A ce jour, les bailleurs et les conseillers financiers du parti demeurent mystérieux [divers articles dans la presse grecque d’information sérieuse indiquent des liens entre Aube dorée et des fractions de la Nouvelle Démocratie, les restes du Laos (Alerte populaire orthodoxe) de droite extrême et des dons d’armateurs; pour l’heure, il est clair qu’Aube dorée n’est pas la carte que joue le grand capital; les liaisons avec l’appareil sécuritaire – policier et militaire – constituent aussi une ressource pour Aube dorée].

«Peu de gens dans l’establishment ont ouvertement abordé le danger d’Aube dorée et presque personne dans les médias ne s’y est intéressé», a déploré Psarras. «Ce n’est que maintenant qu’il est pris au sérieux, mais je pense qu’il pourrait être trop tard.»

Capitalisant sur l’antipathie sans fond envers les politiciens traditionnels, l’extrême droite a commencé à cibler la «classe moyenne» [ceux qui ont peur de perdre pied et d’être déclassés, ce qu’une certaine sociologie politique qualifie de «classe moyenne»]. Ces derniers mois, des locaux d’Aube dorée ont fait leur apparition dans les zones riches autour d’Athènes.

La petite bourgeoisie grecque de commerçants et de petits entrepreneurs a, comme les fonctionnaires, le plus souffert des effets écrasants des coupes budgétaires exigées par l’UE et le FMI en échange d’une aide d’urgence [de prêts pour renflouer directement le système bancaire grec et international].

Dans une atmosphère lourde de ressentiment et de rage, les immigrants en provenance d’Asie et d’Afrique ont constitué des boucs émissaires faciles, avec un nombre croissant de Grecs accusant les étrangers d’être responsables du taux de chômage record enregistré par le pays – à plus de 27%, le pire de la zone euro.

«La colère veut toujours une cible», a déclaré l’éminente psychologue clinicienne, le Doctoresse Iphigenia Macri. «Aube dorée fournit cette cible: les immigrants. Elle vise toute cette colère et ce sentiment d’être trompé que, collectivement, les Grecs ressentent face au gouvernement et à l’Etat

Dans un souci de garder les passions à distance auprès d’une population qui a atteint le point d’ébullition il y a déjà longtemps, le gouvernement a désespérément tenté de convaincre les Grecs, trois ans après le début de leur pire crise des temps modernes, qu’il est «la lumière au bout du tunnel». L’optimisme a été propulsé par le progrès économique.

Toutefois, la montée des néonazis défie toute notion que tout va bien. «Le parti victorieux est Aube dorée», a déclaré le commentateur politique Nikos Xydakis. «La vraie vie est très éloignée de la réussite que le gouvernement est en train de vendre. Les néonazis ont réussi non seulement à faire accepter leur brutalité. Ils sont le reflet de la peur et de la pauvreté dans ce pays.»

Helena Smith. Article publié dans The Guardian, le 1er juin 2013. Traduction A l’Encontre.

[1] L’auteure de cet article sous-estime ici la mobilisation antiracite et anti-néonazie de mouvements tels que «Expuser le racisme» (animé par la gauche de Syriza), d’initiatives prises par des composantes d’Antarsya ou encore les réactions parfois de front unique entre des groupes antifascistes (les motards antifascistes), des anti-fascistes «anarchistes» et le mouvement «Expulser le racisme». (Réd. A l’Encontre)

Grèce : croissance du parti fasciste Aube dorée....

Pour un mouvement antifasciste européen, avant qu’il ne soit trop tard…

L’approfondissement et la généralisation de la crise à – presque - toute l’Europe unie fait qu’il est désormais possible d'appréhender non seulement la dynamique et les caractéristiques de cette crise, mais aussi les tâches que devrait assumer en toute priorité la gauche qui ne se rend pas et persiste à résister.

1. C’est ainsi que dorénavant on peut parler d’une tendance à la « grécisation » - au moins - du sud européen, dans la mesure où les uns après les autres des pays comme l’Espagne, l’Italie ou même la France voient leur paysage politique en train d’être bouleversé très profondément à l’instar de ce qui se passe en Grèce depuis 2-3 ans. A des degrés divers mais de façon de plus en plus claire, le pilier de leur système politique, c'est-à-dire leur bipartisme traditionnellement triomphant entre en profonde crise (France, Espagne…) ou même s’effondre (Grèce. Italie…) au profit des forces politiques, jusqu’alors souvent inconnues, appartenant aux deux extrémités de l’échiquier politique. En un temps record, leurs deux grands partis néolibéraux de droite et de gauche qui alternaient en toute sécurité au pouvoir et totalisaient 70%, 80% ou même plus des voix, reculent ou pire, se décomposent additionnant désormais moins de 50%, 40% ou même… 30% des préférences des citoyens.

2. Bien que la droite classique subisse aussi les conséquences de la désaffection des citoyens, c’est pourtant la social-démocratie qui en est sa victime principale. Les partis sociaux-démocrates s’effondrent partout (Grèce, Espagne, Italie, France, Allemagne…) et signe des temps, ils n’arrivent plus a profiter de l’usure de la droite quand elle est au pouvoir. Ils reculent fortement même quand ils sont dans l’opposition !

En somme, on assiste à une crise sans précédent de la social-démocratie qui a tous les caractéristiques d’une crise… terminale ! La conséquence est historique et cataclysmique : étant amputé d’un de ses deux piliers, le bipartisme qui garantissait la stabilité politique et le bon fonctionnement d’un système fondé sur l’alternance au pouvoir des partis néolibéraux, reste suspendu en l’air, ne fonctionne plus. Alors, dans ces conditions, la crise de régime n’est pas loin…

3. Force est de constater que la gauche européenne n’est pas aujourd’hui en état d’incarner les espérances des citoyens en colère qui sont en train d’abandonner les partis jusqu'à hier dominants. Sauf en Grèce avec Syriza, nulle part ailleurs en Europe la gauche n’a ni la crédibilité, ni la force organisée et l’ancrage social, et surtout la capacité pour inspirer les masses qui se détournent des grands partis bourgeois tout en radicalisant leur rejet de l’ordre établi.

La conséquence de l’actuelle impuissance de la gauche européenne face à la crise généralisée du système de domination bourgeois ne peut pas se résumer à la prévision que la gauche ne va pas profiter de cette crise cataclysmique du capitalisme. Malheureusement, il y a désormais bien pire que ca. Ce qui se profile déjà à l’horizon européen est que cette crise historique combinée à l’actuelle impuissance de la gauche pourrait très bien conduire à ce que des pans entiers d’une société aux abois et désorientée se tournent finalement vers l’extrême droite ou même des forces néo-fascistes et néo-nazies pour exprimer leur révolte anti systémique!

4. Simple hypothèse de travail ? Non, c’est exactement ce que commence déjà à se produire dans un nombre toujours croissant des pays européens. Maintenant, il ne s’agit plus de l’ « exception grecque » qui a vu l’éclosion et le développement foudroyant des néonazis de l’Aube dorée. Maintenant, il s’agit d’un véritable raz-de-marée d’extrême droite, ou tout au moins de l’euroscepticisme réactionnaire (Allemagne, Angleterre), même dans des pays du nord européen encore relativement épargnés par la crise de la dette et les politiques d’austérité !

Encore plus important que la presque généralisation du phénomène est le fait que maintenant l’extrême droite fait une percée historique dans un grand pays comme la France, qui a toujours marqué l’histoire de notre continent. Et même là où l’extrême droite reste marginalisée (Italie, Espagne, Belgique,...), la crise sociale et la fragilité politique sont telles que la situation pourrait évoluer au profit de l’émergence d’une force d’extrême droite à un temps record, d’autant plus qu’il faudra désormais tenir compte de l’effet de contagion…

5. En somme, dorénavant sont présents en Europe tous les ingrédients d’une crise sociale et politique sans précédent depuis la fin de la dernière guerre mondiale, nous rapprochant plutôt de l’entre-deux-guerres et de ses « démons », bien que le monde actuel a énormément changé depuis les années 1930…

Cependant, les ressemblances avec l’entre-deux-guerres ne se limitent pas à la situation « objective ». Malheureusement, on voit le « facteur subjectif », la gauche non social-démocrate d’aujourd’hui faire preuve de la même incapacité de la gauche d’alors de comprendre ce qui se passe aux tréfonds de la société et de réagir en conséquence. La conclusion doit être catégorique : bien qu’impétueuse, ce n’est pas la montée de l’extrême droite qui fait peur. Ce qui est effrayant et détermine les tâches d’aujourd’hui et de demain est plutôt l’incapacité ou l’impossibilité de la gauche non seulement à résoudre la crise à son profit mais même de faire barrage à cette montée de la réaction et de l’extrême droite!

6. Alors, si le diagnostic est bon, que devons-nous faire, si évidemment on refuse toute attitude passive et fataliste et on choisit de se battre avant qu’il ne soit trop tard ? La réponse paraît évidente : il faut au plus vite rassembler toutes les forces disponibles de par l’Europe - est et ouest, nord et sud - afin de mener un combat à long terme contre l’extrême droite montante, néofascisme et néonazisme inclus.

7. Pour faire sens et surtout pour pouvoir donner des résultats tangibles, ce rassemblement antifasciste européen doit être à la fois unitaire et radical, de masse et démocratique. Toute approche sectaire qui préfère exclure plutôt qu’unir, trahit une profonde incompréhension ou sous-estimation de la gravité de la situation, qui impose la constitution d’un front unique de tous ceux, sans exclusive, qui sont disposés à combattre la peste brune. Les leçons de l’entre-deux-guerres, celles de l’Italie des années 1920 et celles de l’Allemagne des années 1920 et 1930, sont ici pour nous rappeler que le chemin le plus court vers le suicide programmé du mouvement ouvrier et socialiste passe par ses sectarismes et ses divisions face à la montée de l’extrême droite raciste, fasciste et nazie…

8. Pour inspirer les antifascistes et répondre aux attentes des populations en ces temps de guerre sociale prolongée, ce rassemblement antifasciste doit être unitaire mais aussi radical. Ici, il ne s’agit pas seulement de constater que les combats contre les affameurs du peuple et contre l’extrême droite sont organiquement liés puisque l’extrême droite défend – en dernière analyse - le système et ses fondements économiques. Il s’agit de tenir compte de la révolte, même si elle est confuse et partielle, des victimes des politiques d’austérité contre le système qui les génère et le personnel politique qui les applique. Car c’est la « modération » d’une certaine gauche, perçue – à juste titre - par la population comme « mollesse » et refus de traduire en actes les belles paroles de gauche, qui fait tourner les masses paupérisées et désespérées vers les fascistes et autres extrémistes de droite presque partout en Europe…

9. Unitaire et radical, ce rassemblement antifasciste européen doit impérativement être aussi démocratique, fondé sur l’auto-organisation des citoyens. Pourquoi ? Parce que seuls les citoyens et citoyennes mobiliséEs peuvent combattre et battre l’extrême droite et parce que la condition sine qua non pour qu’ils se mobilisent est qu’ils décident eux-mêmes de leur combat, de ses objectifs et de ses formes d’action. En somme, qu’ils prennent leur destin en main…

10. Mais il y a plus que ca. Si on veut se battre avec des chances de succès contre l’extrême droite, on doit le faire partout, en permanence et surtout de façon globale, sur tous les terrains, sans négliger aucun champ de bataille. Car il ne s’agit pas seulement d’affronter dans les rues les troupes d’assaut et autres milices et bandes racistes et néofascistes, mais aussi les énormes ravages que fait dans les esprits et les comportements la contre-révolution néoconservatrice, le retour de la pire réaction raciste, antisémite, homophobe et antiféministe et chauvine. Et tout cela parce que la montée actuelle d’une extrême droite de masse ne tombe pas du ciel, elle a été préparée par l’empoisonnement méthodique des nos sociétés par les « valeurs » égoïstes et antihumaines de la contre-révolution néolibérale, patriarcale et en dernière analyse, misanthrope et barbare.

11. Autrement dit, il n’est pas possible de se dire antifasciste tant qu’on n’est pas en guerre contre les piliers et la raison d’être de l’extrême droite, c'est-à-dire le racisme, l’homophobie, l’antisémitisme, le chauvinisme, le sexisme, et aussi le culte de la violence aveugle, du machisme et de l’intolérance. En quelques mots, une organisation politique ou autre ne peut pas pratiquer un antifascisme conséquent tant qu’elle reste homophobe, patriotarde, machiste ou… fait même parader ses militants au pas de l’oie.

Alors, qui peut donner toutes ces batailles quotidiennes sinon les premiers intéressés, les citoyens/ennes eux-mêmes, là où travaillent, habitent, étudient, se manifestent, nouent des rapports entre eux, s’aiment. La conclusion parait évidente : pour être efficace, l’antifascisme ne doit pas être l’affaire des appareils mais des citoyens auto-organisés partout où ils exercent leurs activités en tant qu’êtres sociaux. Un antifascisme qui ne s’attaquerait pas à tous les aspects de la contre-révolution réactionnaire en marche et qui se limiterait à combattre seulement ses épiphénomènes, serait condamné d’avance à l’impuissance…

12. Mais attention : vu l’extrême urgence d’une situation déjà critique, le vrai dilemme actuel n’est plus agir ou ne pas agir contre la menace grandissante d’extrême droite. Maintenant, il s’agit de se décider et d’agir vite, le plus vite possible, car on a déjà perdu énormément de temps précieux tant en Grèce et en Hongrie qu’ailleurs. Qu’on arrête donc de nous mettre en garde en nous disant qu’il ne faut pas laisser le serpent brun sortir de son œuf. Malheureusement, cet avertissement ne sert plus a rien car cela ca fait déjà longtemps que le serpent est non seulement sorti de son œuf mais qu’il est devenu un monstre qui se balade dans les rues semant la terreur au moins dans plusieurs nos pays européens !...

Alors, décidons-nous vite et agissons ! Produit d’une initiative pour le moins atypique, le Manifeste Antifasciste Européen* a le grand mérite d’exister et de nous mettre tous et toutes devant nos responsabilités. L’heure n’est plus ni a l’indécision des uns ni au fatalisme et à la passivité des autres. Elle n’est plus au sectarisme de ceux qui refusent de comprendre que seulement tous et toutes ensemble nous aurons la crédibilité nécessaire pour inspirer la volonté antifasciste des grandes masses citoyennes. L’heure est à l’unité et à l’action antifasciste, l’heure est à la création du mouvement antifasciste européen. Aujourd’hui ! Demain il sera peut être trop tard…

Yorgos Mitralias - Athènes, 23 mai 2013

* Campagne espagnole : www.antifascismeuropa.org

Campagne grecque: www.antifascismeuropa-ellada.gr

Campagne française: www.manifesteantifascisteeuropeen.fr/

Campagne slovène : www.odbor.si/antifa

Grèce : croissance du parti fasciste Aube dorée....
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